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Traitements anti-obésité : le risque du mésusage, de la contrefaçon et du marché gris

C’est le revers du succès. Alors que les médicaments anti-obésité connaissent une popularité croissante auprès du public, les dérives se multiplient un peu partout dans le monde. Au grand dam des autorités de santé et des laboratoires pharmaceutiques à l’origine de ces traitements, qui s’inquiètent de plus en plus du phénomène.
Préoccupés, ces derniers multiplient les avertissements depuis plusieurs mois. En juin, l’Organisation mondiale de la santé a tiré la sonnette d’alarme, indiquant avoir découvert en 2023 plusieurs lots de stylos-injecteurs d’Ozempic contrefaits aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Brésil. L’agence onusienne n’est pas la première à faire ce constat. Quelques mois plus tôt, l’Agence européenne des médicaments avait déjà mis en garde les Etats membres contre la circulation de fausses seringues de ce produit sur le Vieux Continent, repérées notamment chez des grossistes allemands et autrichiens.
Ces copies frauduleuses, souvent illégalement achetées en ligne, et dont rien ne garantit le contenu, peuvent s’avérer particulièrement dangereuses pour la santé. Les autorités de santé du Royaume-Uni et de l’Autriche avaient ainsi révélé, en octobre 2023, que plusieurs utilisateurs de ces contrefaçons avaient dû être hospitalisés en urgence à la suite d’effets secondaires graves, notamment des convulsions et des chocs hypoglycémiques.
Si l’Ozempic, qui est pourtant destiné à traiter le diabète, est particulièrement ciblé par ce phénomène, c’est notamment en raison de sa popularité sur les réseaux sociaux. Cet antidiabétique, qui contient le même principe actif, le sémaglutide, que son petit frère Wegovy, autorisé, lui, dans le traitement de l’obésité, est devenu très recherché depuis que des influenceurs ont commencé à vanter ses propriétés minceur.
L’emballement sur les réseaux sociaux a d’ailleurs obligé les autorités de santé des pays à renforcer également leur vigilance sur les cas de mésusage, certains patients réussissant à se faire prescrire ces traitements minceur à des fins cosmétiques. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, qui suit avec attention ces détournements, estimait en juin qu’environ 1,5 % des patients prenant de l’Ozempic étaient concernés par ces pratiques.
Ces derniers mois, d’autres dérives mettent en ébullition les autorités de santé, notamment aux Etats-Unis. Appâtées par ce marché lucratif, des start-up se sont mises à vendre en ligne des copies des médicaments anti-obésité, s’engouffrant dans une faille réglementaire. En cas de pénurie sur un médicament, les pharmacies américaines sont en effet autorisées à fabriquer des préparations magistrales pour les patients.
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